Sur l'horizon était posée une barre de lumière

Sur l'horizon était posée une barre de lumière qui appelait le regard et le retenait. Un peu bleu, un peu rose, un peu jaune, il annonçait déjà le crépuscule qui viendrait par l'Est. Au-dessus, le ciel, joufflu, lourd de tout ce gris. Au-dessous, la mer, d'un gris-vert métallique. Tout en bas, au pied de la falaise, l'écume qui moussait autour des rochers faisait resortir un turquoise foncé qui me fascinait. Cap Fréhel, proue de granit avancée dans la mer. Avancer tout au bord, jusqu'à sentir la puissance du courant d'air venu du large et qui, frappant la falaise, glisse sur elle à toute vitesse et explose à son sommet. Tendre la main et toucher du bout des doigts dans le ciel le  jaune bismuth, le laque de garance rose, chercher dans ma palette ce qui pourrait rendre ce gris velouté. Sourire, parce que rien ne pourrait le rendre, il n'appartient qu'à l'oeil.

Comments

[Ethunelle]

Très beau ! J'adore l'envol du texte !

[natureoucitron]

Voilà un bien jolie poésie en prose! C'est vrai que les cieux au cap Fréhel peuvent être magiques!

[Anne]

Les mots et la photo ! Tout est là... Parce que TU étais LA.

Et je crois effectivement que la peinture n'y ajouterait rien.

[Even Any]

Ce texte donne envie de prendre un crayon ou un pinceau pour illustrer cette très belle description!!!!!!!!!!!!!MERCI